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24 janvier 2012

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Il y a 47 ans, l’agent Eli Cohen est démasqué en Syrie : Retour sur le parcours d’un héros de la défense d’Israël

par Tsahal - Armée de Défense d'Israël

Ayant joué un grand rôle dans la victoire israélienne sur les forces syriennes lors de la Guerre des Six Jours, il est encore aujourd’hui considéré comme l’un des espions les plus efficaces de l’histoire. De qui s’agit-il ? Cet espion, dont le travail a été si important pour Israël et pour Tsahal, est bien évidemment Eli Cohen. 

Eli Cohen, démasqué et arrêté en Syrie le 24 janvier 1965

Né en 1924, dans une famille juive pauvre d’Alexandrie et d’un père, Saul, d’origine syrienne, Eli va traverser la même période turbulente et faire l’objet du même sort qu’une grande partie des juifs orientaux. Tour à tour indifférents, engagés pour la création d’Israël, effrayés par les dangers et les menaces d’un avenir incertain, les juifs des pays arabes émigrent par vagues successives avant d’être définitivement chassés au début des années 1960.

L’Égypte, où vit Eli, est un des exemples les plus frappants. Fort d’une communauté de 70 000 âmes avant 1948, cette dernière émigre progressivement avant d’être expulsée sous l’impulsion de Nasser dans les années 1960.

Eli Cohen, très sioniste, s’engage dans des activités pro-israélienne tout au long des années 1950. Il quitte définitivement l’Égypte pour Israël en 1957, après la crise de Suez de 1956 comme la majorité des membres de la communauté juive égyptienne.

En Israël, Eli doit effectuer son service militaire dans l’armée israélienne et il sert comme analyste pour les renseignements. Il pose sa candidature pour intégrer les services secrets israéliens peu de temps avant d’être démobilisé de l’armée. Sa candidature est finalement rejetée.

De retour à la vie civile, il devient employé de bureau dans un cabinet d’assurance à Tel-Aviv et se marie avec Nadia, une nouvelle immigrante d’origine irakienne.

Eli Cohen devient Kamel Amin Taabat

Nous sommes alors en 1959. Jusqu’ici, la vie d’Eli ressemble à presque celle de tous les juifs d’Orient réfugiés en Israël. Mais sa vie va changer et changer probablement le destin de l’État d’Israël.

En 1960, il est engagé comme espion au sein de la Branche des Renseignements de l’armée israélienne mais ne bénéficie pas d’un statut protecteur comme celui de diplomate. Il doit opérer à l’étranger sous une fausse identité et il obéit aux ordres du futur Premier Ministre Yitzhak Shamir, qui est à l’époque officier du renseignement.

Un an plus tard, il est envoyé en Argentine qui compte une grande communauté arabe, pour y façonner sa couverture de marchand arabe syrien nommé Kamel Amin Taabat. Sous cette fausse identité, Eli Cohen se créé un réseau et rencontre notamment l’attaché militaire syrien à Buenos Aires. Quelques mois plus tard, Eli-Taabat «revient» à Damas et gagne progressivement la confiance de plusieurs militaires et dignitaires syriens.

Sa mission consiste à transmettre des informations aux services de renseignements israéliens par radio ou lettres secrètes. Tous les six mois, il se rend en Europe pour rencontrer ses supérieurs. Il profite d’ailleurs de ces voyages pour rendre visite à sa famille restée en Israël.

En 1964, il devient agent pour les services secrets israéliens dans le cadre d’une réorganisation globale des services de renseignements.

En Syrie, il se lie avec de nombreux dirigeants dont le futur président Hafez el-Assad. Lorsque ce dernier devient Premier Ministre, Eli-Taabat est pressenti pour un poste d’adjoint du Ministre de la Défense syrien.

L’importance du travail d’Eli Cohen pour la victoire d’Israël lors de la Guerre des Six Jours

Développements sur le front syrien. Source : US Army

Au cours de sa mission en Syrie, Eli Cohen obtient des renseignements cruciaux qu’il transmet immédiatement à Israël quelques temps avant la Guerre des Six Jours en 1967. Ses contributions ont donné un avantage précieux à Israël qui parvient à venir à bout des ennemis arabes.

Cohen obtient rapidement la confiance de plusieurs hauts officiers syriens ainsi que des membres du gouvernement. Son plus grand tour de force fut d’avoir transmis à Israël les localisations précises des fortifications syriennes sur le plateau du Golan (3 ans seulement avant la guerre des Six Jours). Il rapporte aux services israéliens la disposition des bunkers et des bases de tir syriens organisés en trois lignes.

Certains ajoutent qu’il aurait ainsi suggéré aux officiers syriens que des arbres à eucalyptus soient plantés autour des bunkers syriens pouvant viser le territoire israélien, prétendant officiellement que ces arbres pourraient servir d’abris naturels aux postes avancés. La plantation de ces arbres fut décidée par les autorités syriennes, suivant ses conseils. Cela permit surtout aux soldats de Tsahal de pouvoir facilement localiser les bunkers syriens lors de leur bombardement pendant la Guerre des Six Jours.

Cohen transmet également les identités de nombreux pilotes syriens, ce qui aura notamment pour effet d’empêcher le bombardement de Tel Aviv en 1967 par l’aviation syrienne.

Eli Cohen est démasqué

Stèle à la mémoire du Lieutenant-colonel Eli Cohen : «En mémoire d’Eliahou (Eli) Cohen, Lieutenant-colonel, numéro d’identité militaire 745701, fils de Sofia et Saul Cohen, né en Égypte, monté en Israël en 5717 (année 1957 du calendrier grégorien), tombé pendant son service le 16 du mois de Iyar 5725 (18 mai 1965) à l’âge de 40 ans»

Les Syriens, comprennent peu à peu qu’un espion transmet des informations. Début janvier 1965, il est démasqué par des spécialistes égyptiens du contre-espionnage ayant localisé, grâce à un nouveau système de radiogoniométrie d’origine soviétique, les ondes radio de messages chiffrés en morse émises depuis un poste émetteur miniature dans son appartement.

Eli Cohen est arrêté le 24 janvier 1965, au moment où il transmet des messages secrets à Israël. Dans son dernier message codé, il annonce à ses homologues israéliens qu’il est démasqué. Il est ensuite torturé, jugé à huis clos en Syrie, et condamné à mort par pendaison.

En dépit des interventions des chefs d’État français, belge et canadien, ainsi que du Pape Paul VI qui demandent au gouvernement syrien de revenir sur cette sentence, Eli Cohen est pendu sur une place publique à Damas le 18 mai 1965.

A la fin de la Guerre des Six Jours, malgré de nombreux efforts, Damas refuse de transférer le corps d’Eli Cohen.

Les autorités syriennes ont toujours refusé de renvoyer le corps de Cohen à sa famille pour qu’il soit enterré en Israël. Les demandes de sa famille sont encore aujourd’hui ignorées par le gouvernement syrien.

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