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12 février 2012

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Gros plan sur… Le lien spécial entre la communauté druze et Tsahal

par Israel Defense Forces

Entretien avec l’officier Druze le plus gradé de l’armée, le Général de Brigade Mofid Ganem.

Un soldat combattant du Bataillon Herev

Il est difficile de dater avec précision l’établissement des premiers liens entre la communauté druze et la communauté juive. Dès la fin des années 1930, les Druzes s’impliquent dans la lutte contre la grande révolte arabe en Palestine mandataire. Dès l’annonce de l’indépendance d’Israël en 1948, ils choisissent de combattre aux côtés des Juifs pour la survie du jeune État.

Actuellement, la frontière nord d’Israël est relativement calme. Mais à mesure que l’agitation grandit en Syrie et que le Hezbollah continue de se renforcer au Liban, le bataillon Herev, un des fers de lance de la défense de la région nord, s’entraîne et se tient prêt à toute éventualité.

Les soldats du bataillon reçoivent leurs ordres en hébreu mais communiquent entre eux principalement en arabe, faisant de cette unité une exception au sein de l’armée israélienne. C’est en effet la seule unité utilisant les deux langues officielles d’Israël quotidiennement.

Nous avons rencontré le Général de Brigade Ganem, Chef de la Branche logistique de Tsahal. Issu de la communauté druze, il revient sur son parcours et de manière plus générale sur l’engagement d’une communauté aux côtés d’Israël.

«J’ai moi-même servi dans le Bataillon Herev. Après avoir terminé mon service régulier, j’ai choisi de poursuivre une carrière militaire. Puis, j’ai gravi les échelons un à un.»

Mofid Ganem a deux fils qui servent actuellement au sein d’unités combattantes de Tsahal. L’un dans le Corps de Blindé Mécanisé, et l’autre chez les Parachutistes.

«Nous avons un lien privilégié avec Israël depuis la déclaration d’Indépendance en 1948. Mon père était déjà soldat en 1948.»

La tradition agricole est un aspect particulièrement important de la culture druze. Ainsi, «nous aimons la terre et nous sommes des hommes de terrain.»

L’engagement des Druzes constitue donc un avantage important pour Tsahal.

«Nous mettons à profit notre connaissance inégalable du territoire. Pendant la Guerre du Liban, les soldats druzes ont joué un rôle important dans la collecte de renseignements sur le terrain.»

Les Druzes ont connu une histoire tourmentée, ils n’avaient jamais auparavant été acceptés en tant que minorité à part entière par les régimes et les gouvernements qui se sont succédés dans la région.

Le dévouement des Druzes envers Tsahal pourrait également trouver ses racines dans le fait qu’Israël est le seul pays a avoir reconnu la communauté Druze, en lui donnant la possibilité de s’intégrer dans la société israélienne, sans pour autant renoncer à son patrimoine culturel.

Mofid Ganem nous rappelle que 82% des Druzes qui s’engagent dans Tsahal rejoignent des unités combattantes.

Ils ont la possibilité d’accéder à tous les postes : certains sont recrutés dans le Corps des Renseignements militaires, lorsque d’autres ont même déjà terminé la formation de pilotage de l’armée israélienne.

L’armée, catalyseur de la société

«Je pense que l’armée est le lieu où le mot ‘égalité’ prend le plus de sens. Avant de s’engager à l’armée, chaque individu évolue dans un milieu différent. L’armée est selon moi la seule institution qui donne une égalité complète. Chaque soldat est jugé sur ses capacités.»

Selon Mofid Ganem, sa communauté voit en l’armée un moyen d’intégration, ainsi qu’une manière de s’impliquer pour une cause de manière positive et significative.

«Nous avons l’habitude de célébrer quatre fêtes religieuses par an, et l’armée respecte les rites de nos soldats.»

Au début du mois de novembre dernier, le Chef d’État-major s’était rendu auprès des communautés bédouines et druzes au moment des célébrations des fêtes religieuse de l’Aïd al-Adha et avait salué leur engagement aux côtés de Tsahal.

Avant de refermer cet entretien, Mofid Ganem tient à nous rappeler les raisons qui, comme son père et ses fils, l’ont poussé à servir dans Tsahal.

«Je n’ai pas d’autre patrie. Je suis citoyen israélien, servir dans l’armée israélienne est un devoir indiscutable. Ce sentiment d’appartenance me donne l’envie de protéger ce que j’ai de plus précieux, l’État d’Israël.»