Un soldat de la Marine raconte son expérience de la flottille

Le soldat de la Marine Israélienne Shlomi Ben-Tulila était en mer lorsque son navire, le Lahav, a assisté à l’arraisonnement de la flottille le 31 mai 2010, qui tentait de violer le blocus maritime légalement imposé sur la bande de Gaza par Israël.
Q : Parle-nous de toi.
Shlomi: Je m’appelle Shlomo Ben-Tulila. Ma famille et moi vivons dans le centre d’Israël. Je suis électricien sur le bateau Lahav de la Marine Israélienne. C’est mon amour pour le surf qui m’a amené ici. Il y a ici une tradition unique, la Marine Israélienne possède son propre langage et sa propre vision des choses.
Q : A quoi ressemble la vie sur un bateau?
S : La vie sur un bateau est très difficile. Il s’agit plus d’une fatigue psychologique que physique. Néanmoins, en dépit des difficultés inévitables, un vrai sens de la fraternité existe sur le bateau – par exemple, nous partageons le dîner du vendredi soir tous ensemble. En plus, on a vraiment le sentiment de participer au maintien de la sécurité d’Israël. On voit des choses que d’autres soldats dans l’armée ne pourront jamais voir.
Q: Y’a-t-il quelque chose qui t’a particulièrement marqué?
S: En mai 2010, j’étais dans la salle de contrôle du Lahav. Il y a plusieurs écrans de contrôle qui nous permettent de voir ce qui se passe en dehors du bateau. Depuis cette salle, dès les premières heures le 31 mai 2010, j’ai vu les passagers du Mavi Marmara jeter l’un de nos soldats du commando de la Marine par-dessus bord. Ils l’ont suspendu en l’air par les pieds, puis l’ont lâché et il s’est écrasé sur le pont inférieur du bateau. J’étais complètement choqué.
Q : Qu’est-ce que tu as vu d’autre?
S : Au moment où les soldats de la Marine Israélienne ont débarqué sur le bateau, une centaine de passagers a rejoint la foule afin de les attaquer à coups de couteau et de barres de métal ; les passagers leur ont aussi lancé de l’eau, des conteneurs de nourriture vides, et des chaises en plastique. C’était aussi surréaliste qu’un film, mais un film horrible. Tout le monde se taisait en voyant cette foule de passagers attaquer nos soldats.
Q : Êtes-vous entrés en contact avec l’une des personnes à bord du Marmara?
S : Non, mais j’entendais la conversation radio entre l’officier israélien et l’équipage du Mavi Marmara. L’officier a expliqué au capitaine du bateau qu’il est illégal d’entrer dans les eaux territoriales de la bande de Gaza. C’est à ce moment là que les membres de l’équipage du Mavi Marmara ont commencé à lancer des injures à l’officier israélien telles que : « Taisez-vous, retournez à Auschwitz ». L’officier a alors essayé une seconde fois de convaincre la flottille, en demandant à l’équipage de rejoindre le port israélien d’Ashdod. Le capitaine du bateau a de nouveau ignoré la mise en garde de l’Armée Israélienne et le Mavi Marmara a continué de se rapprocher des côtes de la bande de Gaza. Il fut donc décidé de prendre le contrôle du navire.
Conversation radio entre l’équipage du Mavi Marmara et la Marine Israélienne
Q: Lorsque l’opération a commencé, t’attendais-tu à ce type de scénario?
S : La vérité est qu’à l’origine nous avons reçu des informations contradictoires de la part des renseignements militaires. Leurs messages indiquaient que les passagers du Mavi Marmara étaient des militants pacifistes. Personne ne pensait qu’ils pourraient faire preuve de tant de violence.
Q : Que voudrais-tu dire aux passagers de la prochaine flottille?
S : L’Armée Israélienne s’est préparée à faire face à tous les scénarii possibles. Nous savons que vous essayez une nouvelle fois de créer une provocation. Sachez simplement que l’État d’Israël impose un blocus maritime légal sur la bande de Gaza. Par conséquent, en tant que soldats de l’Armée de Défense d’Israël, nous devons faire respecter cette décision.
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